
Intermédiaire entre le client et les grandes enseignes, les courtiers en prêt immobilier représentent 30 % du chiffre d’affaires des banques en crédit à l’habitat. Mais ces dernières investissent des sommes colossales dans la technologie digitale pour reprendre leurs parts de marché. Face à ces mastodontes, certains courtiers on choisit de se rapprocher des internautes grâce à un ChatBot interactif.
Fini le bon vieux formulaire de demande de contact
Au départ de la longue marche des courtiers en prêt immobilier vers le positionnement sur Internet, il y avait un formulaire de contact. L’utilisateur remplissait ses coordonnées et était rappelé dans la journée. Puis la technologie évolua et les données furent transmises directement sur un serveur, de manière à monter un dossier plus rapidement.
Une fois le formulaire envoyé, le courtier a ainsi à sa disposition la profession, le nombre d’années d’expérience, le nombre de personnes à charge et bien d’autres renseignements sur le candidat emprunteur. De quoi traiter sa demande plus rapidement, ce qui signifie lui fournir une estimation de taux d’emprunt par retour d’email.
Car c’est bien là le problème des courtiers en prêt immobilier opérant en ligne. Un locataire souhaitant devenir propriétaire va effectuer plusieurs demandes auprès de plusieurs réseaux, c’est alors le plus réactif qui emporte le marché.
Et pour y arriver, le réseau LowTaux a développé un ChatBot capable d’annoncer en temps réel le taux d’emprunt immobilier auquel le demandeur a droit. Le fonctionnement derrière la machine se base sur celui de l’algorithme. Un profil est établi en fonction des renseignements rentrés par l’utilisateur, puis le programme va rechercher le meilleur taux d’emprunt parmi les barèmes.
Le ChatBot a été testé depuis fin mai entre autres sur le site Emprunter Malin, avec un taux de transformation moyen de 1,3 %. Plus clairement, sur 1000 visiteurs uniques 13 utilisent le ChatBot jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’affichage du taux d’emprunt correspondant à leur profil. Et pourtant, cela ne suffit pas encore.
Le courtier en prêt immobilier doit se rapprocher des internautes
Près de 90 % des Français ayant un projet immobilier, commencent par se renseigner sur Internet. Pour autant ils vont y rechercher le contact. Leur passage en ligne leur sert à collecter l’information, afin d’arriver éduqué face à leur interlocuteur. Et là encore, c’est le site le plus humain qui permettra aux courtiers en prêt immobilier de gagner des clients.
Pour ce faire l’interactivité joue un rôle crucial, on le voit notamment avec des logiciels de décoration d’intérieur. Ainsi le ChatBot doit être capable d’évoluer de manière à réagir en fonction d’un plus grand nombre de profils. Plus la machine deviendra humaine, plus les clients lui feront confiance. C’est tout l’enjeu des services financiers de ce début du XXIe siècle.
Certaines FinTechs (start-up de la finance) l’ont bien compris, en travaillant sur des algorithmes. Plus besoin de s’habiller correctement pour impressionner son banquier, c’est désormais la manière dont l’utilisateur utilise le ChatBot qui détermine son profil. Les géants de la banque et de l’assurance, qui ont derrière eux des dizaines d’années d’expérience sur le comportement des clients, sont très intéressés.
Ces mastodontes achètent et investissent dans des FinTechs spécialisées dans l’analyse comportementale. Elles en viennent même à planifier la fermeture d’agences physiques. La stratégie pour posséder le marché du prêt immobilier passe donc par un écran, mais à condition d’y ajouter un robot le plus humain possible.
Le courtage prêt à relever le défi
Le premier avantage des courtiers en prêt immobilier est d’être capable d’obtenir des taux d’emprunt inférieurs à la moyenne calculée par la Banque de France. Mais au vu de l’évolution des habitudes du consommateur, leur cheval de bataille pourrait bien être le contact.
Car autant l’employé d’une banque travaille pour sa banque, autant le courtier travaille pour son client. C’est d’ailleurs une obligation légale. Il n’est donc pas parti pris, et est rémunéré de la même manière par toutes les banques. À l’heure où les grandes enseignes se replient derrière un écran, le développement de ChatBots interactifs pourrait aider les réseaux de courtiers à passer la tête de l’autre côté de l’écran, jusque dans l’intimité des internautes.